Vie1

Max-Philippe Delavouët

(Marseille, 22 Février 1920 – 18 Décembre 1990)
Ayant depuis l’enfance laissé la mer derrière lui, et la cité phocéenne où il naquit, Max-Philippe Delavouët vécut au mas du Bayle-Vert, à Grans, en bordure de Crau, dans ces doux paysages arrosés par la Touloubre, qui offrent le cadre de Pouèmo.

Là, à partir de 1950, il bâtit une œuvre étonnante de richesse et d’unité : le grand poème unique que forment les cinq volumes de Pouèmo, publiés entre 1971 et 1991, dans l’écrin immuable de la majestueuse strophe par lui créée. De ses mains de paysan naquit encore un patient travail d’édition, où la poésie se fondait dans l’art du trait, de la gravure enluminée au caractère « Touloubre » dessiné pour les beaux livres imprimés au Bayle-Vert.

« Siéu ome de la terro e vole lou soulèu », (Je suis homme de la terre et je désire le soleil) dit Delavouët (Pouèmo 3, p. 66). Comme la voûte romane, solidement fondée sur sa terre et tendue vers le soleil, sa poésie est à la fois métaphysique et simple. Comme une parabole, elle s’enracine profond dans son quotidien et dans son sol tout en demeurant dépouillée de tout ce qui ne serait que simplement pittoresque.

« Il n’existe pas d’autre façon pour comprendre le monde que d’en posséder pleinement un morceau », écrit-il dans Patrimòni (1980). « Bèn parga dins soun rode », (bien campé sur son pays) et dans sa langue, et pourtant si loin des « hordes folkloristes » , Max-Philippe Delavouët fut sans nul doute un poète de l’universel.